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Mouna Ikhlassy - Villes temporaires - Exposition du 29 février au 28 mars 2020 à la galerie LIGNE 13

Mouna Ikhlassy

Villes temporaires

Vernissage
les 29 février et 1er mars 2020 en présence de l’artiste dans le cadre de
ARTCAROUGE

Exposition
du 29 février au 28 mars 2020 en partenariat avec FIFDH
Festival du Film et Forum International sur les droits Humains

Zaatari, encre sur papier, 2019, 70×70 cm
 

Après ses Chroniques d’Alep, l’artiste Syrienne Mouna Ikhlassy pointe aujourd’hui des cartographies d’un «là-bas» : des vues aériennes de lieux hostiles, qui profilent un quadrillage de masses. Des tentes en enfilade parfaitement alignées tapissent ces endroits à priori temporaire, mais qui se pérennisent et systématisent l’attente. Ses abris, se révèlent dans l’espace comme une écriture obsédante et dévoilent une réalité vertigineuse.

Villes temporaires, vies temporaires

Une image vue du ciel
Une agglutination d’habitations hâtives

Temporaires

Milieu hostile au milieu du nulle part.

Le plus loin des horreurs

Sans Histoire, sans avant
Sans après, sans doute

Et pourtant,

Des êtres qu’on ne voit pas de si haut,
Sont là

De désespoir

Villes soudaines, sans âme, sans passé
Mouna les voit, les sent

Elle trace en gris,
Couleur de la poussière, de la cendre

La peine, la rage
Indicibles

De gens qui attendent
Qui ne veulent pas rester

Qui ne veulent pas laisser
quelque chose d’eux

Pour les générations futures
À quoi bon

Ils veulent partir au plus vite
Revenir vers les lieux de leur vie,
Continuer à marquer leur ville, leur village

Comme leurs aïeux

Ils ne planteront pas d’arbres ni de fleurs Demain, ils partiront

Ils arrêtent le temps Mais le temps s’en moque

La ville est tracée au cordeau, Sans âme, Militaire, comme un défilé.

Structure apaisante en apparence Qui cache la misère et la douleur

A laquelle, à force de regarder On s’habitue..

Sans fioriture Mouna exprime Derrière un rythme monotone, Obsédant, enivrant,

Le vertige du désespoir

Mazen Jabri 20 février 2019