Mouna Ikhlassy
Villes temporaires
Vernissage
les 29 février et 1er mars 2020 en présence de l’artiste dans le cadre de
Exposition
du 29 février au 28 mars 2020 en partenariat avec FIFDH
Après ses Chroniques d’Alep, l’artiste Syrienne Mouna Ikhlassy pointe aujourd’hui des cartographies d’un «là-bas» : des vues aériennes de lieux hostiles, qui profilent un quadrillage de masses. Des tentes en enfilade parfaitement alignées tapissent ces endroits à priori temporaire, mais qui se pérennisent et systématisent l’attente. Ses abris, se révèlent dans l’espace comme une écriture obsédante et dévoilent une réalité vertigineuse.
Villes temporaires, vies temporaires
Une image vue du ciel
Une agglutination d’habitations hâtives
Temporaires
Milieu hostile au milieu du nulle part.
Le plus loin des horreurs
Sans Histoire, sans avant
Sans après, sans doute
Et pourtant,
Des êtres qu’on ne voit pas de si haut,
Sont là
De désespoir
Villes soudaines, sans âme, sans passé
Mouna les voit, les sent
Elle trace en gris,
Couleur de la poussière, de la cendre
La peine, la rage
Indicibles
De gens qui attendent
Qui ne veulent pas rester
Qui ne veulent pas laisser
quelque chose d’eux
Pour les générations futures
À quoi bon
Ils veulent partir au plus vite
Revenir vers les lieux de leur vie,
Continuer à marquer leur ville, leur village
Comme leurs aïeux
Ils ne planteront pas d’arbres ni de fleurs Demain, ils partiront
Ils arrêtent le temps Mais le temps s’en moque
La ville est tracée au cordeau, Sans âme, Militaire, comme un défilé.
Structure apaisante en apparence Qui cache la misère et la douleur
A laquelle, à force de regarder On s’habitue..
Sans fioriture Mouna exprime Derrière un rythme monotone, Obsédant, enivrant,
Le vertige du désespoir
Mazen Jabri 20 février 2019