Face aux toiles de Lombard on se retrouve comme saint Augustin face à ses jardins¹. Là où celui-ci découvrait une dimension symbolique de l’espace dans le désert d’Antoine, les jardins de Trèves et de Milan, dans le pré de Casiciacum ou le jardin de la maison d’Ostie, nous, voyageurs de l’immobile, trouvons toute cette symbolique de l’espace dans les toiles que nous livre Pascal Lombard. Là où Augustin enseignait que l’univers n’est pas une jungle mais un jardin, les toiles de Lombard offrent la vision de l’espace apaisé, c’est-à-dire de ces moments où la création livre son équilibre. L’artiste en révélant cet équilibre-là, offre au penseur cette possibilité au monde, à Augustin qui dessinait le jardin de l’âme, il donne une visibilité. Celle-ci dans un effet miroir nous renvoie, nous simple spectateur aux paysages intérieurs de nos âmes.

Louis UCCIANI

¹ Georges Tavard, Les Jardins de saint Augustin, Paris, Le Cerf, 1988