OEUVRES
BIOGRAPHIE
Née en 1969 à Paris, de nationalité́ suisse et grecque, vit à Paris
Il n’est de mer qui fût montagne
Des tableaux peints par Alexandra Roussopoulos à Bedigliora on voit d’abord le heurt des nuées entre elles et le soulèvement des montagnes révoltées. C’est comme si l’artiste avait épousé les grands mouvements géologiques du Tessin et capté cette énergie qui provient, dit-on, de la collision entre les plaques africaine et européenne. À ces bouleversements tectoniques, s’ajoutent de puissants mouvements maritimes, flots dont l’ampleur et la blancheur indiquent qu’ils ne sauraient être de paisibles lacs.
Cela ne fait pas de doute, Alexandra Roussopoulos n’a pas peint exactement les paysages qu’elle avait sous les yeux. La mer, c’est elle qui l’a apportée, de Grèce probablement. En se détachant du motif, elle a fait œuvre de peintre, accouchant de compositions complexes faites de tumultes intérieurs, de visions tessinoises et de mystérieuses réminiscences. Dans cette série de peintures, justement intitulée « Movimento », la lumière vient féconder la matière pour donner à voir la création du monde, le moment où les éléments, d’abord confondus, se séparent et se mettent en mouvement, deviennent paysages.
Ce monde premier, caressé par un vent qui se confond avec le souffle de l’âme, provoque chez le regardeur un vacillement, une secousse qui peut conduire à une vertigineuse perte de repères. Comme chez Turner, la ligne d’horizon semble vouloir disparaître, pour laisser voir du monde le devenir : les mers érigées en montagnes, les nuages tentés par l’orage, l’ouverture des océans. Mais surtout, ces paysages révèlent un ailleurs qui est pour la parole, souffle court de notre pensée‡, inaccessible. Ainsi la peinture d’Alexandra Roussopoulos donne-t-elle accès à un monde que le langage ne dit pas, à une lumière dont le mystère demeure.
Matthieu Gounelle
‡ Dante, Paradiso XXXIII, 121-122
BIOGRAPHIE
Au moyen de la peinture, Alexandra Roussopoulos interroge l’espace mental et physique dans lequel elle se trouve et repose la question des rapports entre formes, couleurs et espace. Son travail a toujours témoigné́ de l’importance du lien aux autres. Elle collabore régulièrement à des projets artistiques et a pris part à de nombreuses résidences d’artistes en Chine, Grèce, Irlande, Belgique, Slovénie, Croatie et Algérie.
Elle a participé́ aux activités du centre d’art APDV qui place l’action artistique au coeur des zones d’habitation à loyer modéré. Elle a organisé́ et conçu plusieurs expositions : l’Eau et les Rêves à la galerie Kamchatka en 2007 à Paris, Mauvais Genre en 2009 en collaboration avec Isabel Duperray à la galerie petit Maroc à St-Nazaire et Young Memories en 2015-2016, un cycle de neuf expositions, à la Galerie épisodique à Paris.
Alexandra Roussopoulos expose en Suisse (Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel, galerie Oblique à Saint-Maurice, Fondation Louis Moret à Martigny, Le Manoir à Martigny, Davel 14 à Cully, Villa Bernasconi au Grand-Lancy, Galerie LIGNE Treize à Genève, La Ferme Asile à Sion, Musée Jenisch et LAC à Vevey), en France (Musée LUMA à Arles, L’Art dans les Chapelles à Pontivy, La Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille, appartement/atelier de Le Corbusier, galerie Pixi-Marie- Victoire Poliakoff, galerie Scrawitch/Julien Bézille et la galerie Stéphane Mortier à Paris), en Chine (galerie Pifo et galerie Art Lelege à Pékin, Yard art Gallery à Shanghai et Musée national Xixi à Hangzhou), à New York (galerie Zurcher), à Londres (The Baldwin Gallery), à Athènes (Nitra Gallery et Project Gallery) et Alger (Les Ateliers sauvages et l’institut français d’Alger).
Elle anime régulièrement des workshops en France et à l’étranger (à la Hear, Mulhouse et ESBA le Mans et en Chine à l’Académie des Beaux-Arts de Chine et à l’Université des Beaux-Arts de Hangzhou). Elle est la directrice artistique des ateliers pédagogiques du Festival du Dessin à Arles.
Alexandra Roussopoulos a co-écrit, avec Callisto Mc Nulty et Géronimo Roussopoulos, le film Delphine et Carole, insoumuses réalisé en 2019 (Grand Prix de Genève, sélection officielle du Forum de la Berlinale 2019, SFCC Prix Télévision du meilleur documentaire, Prix du Groupement National des Cinémas de Recherche, Prix du public FIFF, Étoile de la Scam 2019).
Prix
- Prix d’Arts Visuels de la Fondation René Liechti ( Suisse ) 2010
- Prix de peinture Novembre à Vitry en 2002.
Publications
- 2023, Revue L’Amour IV, collectif, les cahiers dessinés
- 2022, Revue L’Amour III, collectif, les cahiers dessinés
- 2020, Loin la mer, Poésies de Matthieu Gounelle, peintures d’Alexandra Roussopoulos, éditions Naima
- 2020, Les Authentiques (Les Pionnières II), Yves Michaud Catherine Panchout, Flammarion
- 2019, Jetée à pierres perdues, d’Alger et d’ailleurs, Les Cahiers dessinés
- 2017, Grand trouble, Collectif, Les Cahiers dessinés
- 2014, Nouvelle Île, Peintures d’Alexandra Roussopoulos, Poésies de Matthieu Gounelle, Edition Marco Maione
- 2014, Alexandra Roussopoulos / Serge Poliakoff, Conversation Éditions La Galerie épisodique
- 2011, Forma Fabulis, Les cahiers dessinés