OEUVRES
BIOGRAPHIE
Né en 1972, vit et travaille à Paris.
Son travail
Sylvain Granon peint des tableaux que pour une fois il ne serait pas absurde de qualifier d’atmosphériques, tant ils sont changeants, tant leur perception évolue au gré de la lumière ; ce qui, dans le domaine de la peinture contemporaine —si l’on y réfléchit bien— n’est pas fréquemment le cas.
Certains tableaux se donnent tout de suite ; pour d’autres, il faut savoir attendre. Et si parfois les premiers n’ont très rapidement plus rien à offrir, il arrive souvent que les derniers gagnent à être au fil des jours contemplés. Les tableaux de Sylvain Granon appartiennent à la catégorie des porteurs de promesses, de ceux qui ne se révèlent jamais complètement et qui renouvellent sans cesse notre soif de mystère.
Tout un chacun a fait l’expérience en sortant dans la nuit d’être confronté à l’obscurité, mais peu à peu de voir l’air s’éclaircir, se faire transparent, et de deviner soudain, là devant nous, un arbre, de distinguer l’épaisseur de son feuillage, sa masse bourgeonnante. C’est à ce genre d’expérience que nous convie Sylvain Granon. On voit d’abord le noir et ensuite l’arbre. La peinture avant le motif. La sensation avant l’analyse. Et la sensation se peaufinant, on reconnaît dans le noir des bruns, des mauves, des violacés, des fauves, des orangés, et même des verts, et même des jaunes, en somme la lumière de la nuit. Et c’est cette lumière qui nous fait peu après découvrir le spectre de l’arbre, et qui par la peinture nous fait rejoindre la réalité.
Naturellement, l’expérience sera différente en fonction de l’heure où l’on regarde le tableau, et si on laisse faire la lumière naturelle, on aura devant nos yeux tantôt un tableau abstrait, tantôt le portrait d’un arbre, toujours changeant et cependant éternel, l’essence de l’arbre en quelque sorte. Les heures passant offriront la possibilité de connaître du tableau autant de variations que vous aurez d’occasions d’arrêter votre regard sur lui : en définitive, plusieurs tableaux en un seul. Et, la nuit tombant, devant cet arbre si sombre que vous n’en conserverez la trace que grâce à la mémoire, devant cet amas de noirs si denses que vous vous demanderez par quelle grâce il y eut jamais un arbre, la certitude de le retrouver le jour prochain vous donnera la joie du tableau accompli, la confirmation que la technique, lorsqu’elle se met au service de la sensibilité, renvoie l’art abstrait et la figuration dos à dos, l’un tout contre l’autre dans la plénitude de la sensation.
Christophe Caillé
Lieux d’exposition
GENEVE – PARIS – PAU – NAY
Presse
La Minoterie de Nay met en résonance les photographies d’Elena Peinado et les peintures de Sylvain Granon. Lire l’article (« La République », K. Roby, pdf 3Mo)
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